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La posture "embrasser l’arbre" 

•  En position debout, pieds écartés légèrement de manière à être confortable, bassin relâché, calmez votre respiration et prenez conscience de votre corps.

•  Fléchissez les genoux de façon à amener la rotule dans l’axe vertical des orteils.

•  Monter les bras à hauteur de la poitrine, paumes dirigées vers vous

•  Vos bras forment un cercle avec les paumes en face de votre poitrine.

•  Vous devez avoir un axe vertical du corps parfait. La colonne vertébrale doit être droite. N’hésitez pas à vous mettre de profil à l'aide d'un un miroir pour pouvoir vérifier.

•  Enracinez-vous en laissant tomber votre poids. 70% de votre poids doit se situer sous votre bassin. Avec la puissance de votre esprit, imaginez des racines plonger dans le sol à partir de vos pieds, solidement ancrés. Ces racines plongent le plus profond que vous autorise votre imagination.

•  Concentrez-vous sur l’idée d’avoir une grosse boule d’énergie au creux des bras et une petite entre les mains.

•  Tout le haut du corps est détendu et votre langue touche le haut du palais.

•  Tenir la position pendant 10 minutes si possible puis, rapprocher le pied gauche du pied droit et ramener vos mains vers votre plexus solaire en imaginant ramasser l’énergie accumulée, main gauche en premier, l’autre par dessus pour les hommes. L’inverse pour les femmes.

 


Emmanuel Duquoc
Alternatif Bien-Etre - Novembre 2015

Zhan Zhuang ou la posture de l'arbre

(sources www.editionsluigicastelli.com)

 

La position de l’arbre ou embrasser l'arbre :

La position de l’arbre, dite souvent « embrasser l’arbre » est une position issue des arts martiaux et pratiquée comme telle en Chine. Bien que statique, elle permet d’acquérir souplesse, vitalité, rapidité. Mais comment est-ce possible ?

Bénéfices :

La position libère tous les circuits énergétiques et met tous les fascias dans une tonicité appropriée, qui libère le mouvement spontané du corps, encore appelé mouvement respiratoire primaire (par les ostéopathes) ou respiration embryonnaire (pour les Chinois).

Pratique :

Une pratique régulière permet de relâcher peu à peu les tensions, d’harmoniser la tonicité, de libérer le système vasculaire. Il s’ensuit une amélioration de l’état général. Nous n’aborderons pas l’aspect art martial, mais uniquement l’aspect santé.

Sur le plan de la santé, qu'apporte la position ?

La position de l’arbre peut améliorer tous les problèmes posturaux, les douleurs, les manifestations psychosomatiques. Par exemple, elle est souveraine dans les sciatiques, tendinites, crampes, arthrose et douleurs diverses, céphalées, désordres intestinaux. D’une manière générale, elle améliore tous les troubles fonctionnels, c’est-à-dire les troubles sans atteinte organique.

Si l’atteinte organique est modérée, la position peut permettre une diminution des troubles voire un retour à la normale. Si l’atteinte organique est sévère, on ne perd rien à essayer la position qui, au moins, améliorera l’état général. Dans un certain nombre de cas, la pratique assidue peut contribuer à la guérison. Mais ne donnons pas de faux espoirs : la guérison d’un trouble organique passe par divers moyens, notamment médicaux, bien sûr, et aussi par quelque chose de plus profond : la détermination intérieure à guérir.

Cette détermination est propre à chacun et ne dépend pas uniquement de l’état de conscience : de nombreux sages sont morts de maladie. On notera que dans l’ensemble j’ai parlé d’améliorer, pas de guérir. La guérison est comme exposé ci-dessus un phénomène complexe, qui n’est pas le sujet de l’article. On se leurre souvent au sujet de la guérison, mettant trop d’espoir dans la médecine ou telle ou telle méthode miracle.

Quand et combien de temps faire la position ?

Au début, on peut pratiquer n’importe quand et pour une durée variable d’une minute à quelques minutes. Le principal est de se familiariser avec la position, de l’apprivoiser. Dès qu’on a compris le fonctionnement de la position (seules les sensations peuvent permettre de le savoir), c’est-à-dire généralement au bout de quelques jours à quelques semaines, il est préférable de se fixer une heure, un rendez-vous que l’on sera certain de ne pas manquer. N’importe quand dans la journée mais au moins trois à quatre heures avant le coucher, car la position libérant l’énergie, elle donne du tonus et peut tout à fait empêcher de dormir.

L’étape suivante consiste à se fixer une limite de temps précise. Le corps et le mental sont très sensibles à la durée. Certains phénomènes peuvent se produire pendant la position (par exemple, tremblements, dégagement subit de chaleur, etc.). Ils sont importants. Si une durée n’est pas fixée, on risque de s’arrêter juste avant qu’ils ne se produisent, ou dès leur début, tant ils peuvent être troublants. Une durée de cinq minutes est raisonnable pour commencer. Si on le souhaite ou si l’état de santé l’exige, on visera une durée plus longue. On procédera alors par paliers, par exemple en augmentant de 5 minutes par semaine ou, mieux, toutes les deux semaines.

Position de l’arbre, embrasser l'arbre : Où pratiquer ?

Peu importe le lieu, même le calme n’est pas nécessaire. La position est intérieurement active et, a priori, rien ne devrait pouvoir vous gêner. Néanmoins, on préférera certainement être à l’abri des regards, ne fût-ce que pour éviter les questions. On s'évitera ainsi la tentation narcissique de bien faire (on ne frimera pas, si vous préférez). Les seuls points véritablement importants sont un sol plat et stable, et ce sur quoi porte le regard. Le plat du sol peut être relatif : par exemple dehors, on peut trouver un endroit pour poser correctement les deux pieds, comme un rocher, sans que le sol soit par ailleurs plat.

Évidemment, trouver un bon endroit dehors requiert un peu de pratique et de bonnes sensations, pour être sûr que les deux pieds sont au même niveau. C'est pour quoi on conseille de débuter à l'intérieur. Pour le repos du regard, on peut choisir un mur blanc ou un point éloigné (un arbre est merveilleux). L'essentiel est que ce point soit fixe et précis. On préférera par exemple regarder le tronc d'un arbre plutôt que son feuillage, par essence mouvant. On choisira un point neutre. Rien de plus épuisant que de regarder un endroit coloré ou, pire, bariolé. Certains préfèrent fermer les yeux, ou les tenir mi-clos comme dans la méditation zen. C'est sans doute plus facile au début pour se centrer sur ses sensations.

Embrasser l’arbre : comprendre la position de l'arbre :

Pour comprendre la position, on peut s’aider d’un mur, mais il est déconseillé de pratiquer de cette manière. C’est juste pour se donner une information intérieure que le corps tentera par la suite de reconstruire, à son rythme. On place alors les talons contre le mur, les pieds écartés d’une largeur de hanche et, surtout, parallèles. On peut être pieds nus, c’est en principe mieux mais en cas de déviation de la posture, il sera sans doute préférable de garder des chaussures confortables, afin de ne pas modifier ses appuis dès le départ. Après amélioration des troubles, on pourra peu à peu s’habituer à être pieds nus. On plie légèrement les genoux, de manière à voir la pointe de ses pieds : on connaît ainsi la pliure maximum, à ne jamais dépasser.

On appuie le bassin contre le mur, et le haut du dos ainsi que l’occiput. La position est sans doute inconfortable, il suffit de la garder quelques instants pour donner une information au corps. Le temps par exemple de monter les mains devant soi sur une inspiration. Les bras sont en cercle comme autour d’un arbre (d’où le nom « embrasser l’arbre »), les mains face à la poitrine. Les mains doivent être tendues-détendues comme en taiji : doigts légèrement écartés, paume creusée, pouce demi-plié comme pour armer un pistolet, index un peu plus tendu que les autres doigts. Quand la position est bonne, les doigts chauffent de suite. Voilà pour la position approximative, reste à la construire peu à peu, sans mur contre lequel s’adosser.

Mise en place de la position de l'arbre :

Commencer par se placer face à un mur (blanc de préférence) ou avec une perspective plaisante (arbre), les bras le long du corps. Écarter les pieds d’une largeur de bassin, les positionner bien parallèles. Sentir le contact avec le sol ou avec la semelle de la chaussure. Plier légèrement les genoux sans dépasser la limite établie précédemment. Imaginer un gros ballon devant les genoux sur lequel s’appuyer confortablement. De même, un ballon bien gonflé entre les jambes permet de se reposer (ballon virtuel, bien sûr). Si nécessaire, on peut gonfler le ballon davantage, mentalement, jusqu’à obtenir une position confortable.

Imaginer qu’un gros ballon bien gonflé, solide et stable vient se placer sous les fesses. On peut donc s’asseoir dessus (sans plier davantage les genoux). On doit sentir du poids, comme si un fil à plomb pesant était suspendu au coccyx. En cas de douleurs aux genoux, on se redresse sans les tendre. L’ampleur de la pliure du genou n’est pas un critère important (du moins en terme de santé), il est donc inutile de se forcer à trop plier par rapport à ses capacités. À ce stade, le bassin commence à se libérer et il est normal qu’il bouge, qu’il oscille surtout d’avant en arrière. Ne surtout pas entraver ce mouvement. Les mains ont tendance à s’écarter naturellement, les laisser faire.

Peut-on pratiquer seul la position de l'arbre ?

Non seulement on peut pratiquer seul sans le moindre danger, mais c'est même conseillé. La position est un monde à découvrir, son propre monde intérieur, qu'on ne peut que découvrir seul. Nos capacités d'auto-apprentissage sont immenses. Les sous-estimer, c'est renoncer à sa propre puissance, c'est-à-dire en fait renoncer à soi. C'est surtout renoncer à découvrir la part la plus mystérieuse de soi-même. C'est donc refuser le divin, ni plus ni moins, quel que soit le nom qu'on donne à ce mystère. Il est évident qu'un pratiquant d'un art martial, de Qi Gong ou de yoga apprendra plus facilement (parfois aussi avec des défauts inhérents à ses habitudes de pratique).

En fait, c'est plutôt un adepte de la méditation, et particulièrement de la méditation zen, qui apprendra le plus vite. Mais qu'importe la vitesse d'apprentissage : dans le cadre que nous nous sommes fixés, l'essentiel est d'améliorer sa santé. C'est pourquoi il est bon de savoir s'écouter, afin d'accepter temporairement une position peut-être pas idéale mais adaptée à son corps. Après un moment de pratique, il est bon de se faire conseiller (ou simplement contrôler) par un adepte plus ancien de la position, ou un maître d'art martial. Un contrôle par an suffit... »

Médecine

Départs des méridiens

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Le ventre, notre "deuxième cerveau"

le système nerveux digestif...200 millions de neurones sur la paroi de l'intestin..autant que dans le cerveau d'un chien

 

Le Qi Gong : nouvelle arme anti-cancer ? Soigner le cancer grâce à de lents mouvements coordonnés à la respiration ? En Chine, c’est courant : le Qi Gong, partie intégrante de la médecine traditionnelle chinoise, est régulièrement proposé aux malades en appoint des traitements médicaux.

En Occident, cet art millénaire traditionnellement associé aux arts martiaux est en passe d’acquérir une véritable reconnaissance en tant que soin de support.

Aspet, un village au pied des Pyrénées : par un matin de fin d’été, une soixantaine de personnes se livrent à une marche cadencée : « Qi, Qi, Hu – Qi, Qi, Hu » : Deux inspirations rapides suivie d’une expiration plus longue, le tout coordonné à un mouvement balancé des jambes et des bras et à une gestuelle des mains. « Qi, Qi, Hu – Qi, Qi, Hu… » : les visages sont détendus, parfois intériosés. Le rituel se poursuit pendant quinze minutes. 

Au signal de leur instructeur les pratiquants s’immobilisent. Puis, sur une inspiration ample, ils lèvent les mains au ciel avant d’expirer en les laissant redescendre lentement jusqu’à la poitrine puis au ventre. Ainsi se clôture la première des quatre « marches contre le cancer ». Après la marche de purification du poumon, ils en effectueront trois autres au cours du stage dans le but d’oxygéner le cœur, la rate et le foie puis le rein. 

Durée : entre 50 minutes et 1h15. Posologie : tous les jours. Le résultat à long terme est à ce prix. Appelées Qi, Qi, Hu (prononcer shi, shi, hou) en Chine où elles ont connu une grande popularité à partir des années 1970, les « marches contre le cancer » ont été créées par Madame Guo Lin. Atteinte d’un cancer métastasé, cette artiste née en 1909 se souvint du Qi Gong, la gymnastique traditionnelle chinoise, que son grand-père lui avait transmise lorsqu’elle était enfant. Trop faible pour pratiquer la forme classique, elle mit alors au point une gestuelle adaptée à son état.

 

A la date prévue de son décès, le cancer avait disparu…

Alors que la médecine lui donnait seulement six mois à vivre, la malade pratiqua assidument son Qi Gong personnel deux heures par jour. Le but : saturer ses tissus en oxygène par le mouvement afin de priver le cancer de son milieu favorable : des tissus sous-oxygénés. 

Six mois plus tard, à la date prévue de son décès, ses lésions cancéreuses avaient disparu… Guo Lin passa les vingt années suivantes à transmettre le Qi, Qi, Hu. 

A la mort du président Mao Zedong, le « Nouveau Qi Gong » attira l’attention des média chinois. Rapidement, plusieurs centaines de personnes vinrent chaque jour s’initier auprès de la survivante dans les jardins publics de Pékin. 

En 1984, ils étaient plus d’un million à pratiquer dans des jardins publics, des hôpitaux, des institutions ou des associations. Parmi ses élèves, le docteur Liu Dong, diplômé de la faculté de médecine de Pékin, mena diverses recherches afin de valider les effets du Qi Gong puis il l’exporta en Occident. 

Aujourd’hui, cet art ancestral est l’une des pratiques phares en soin de support auprès de patients atteints de diverses pathologies dont le cancer. Parmi ses bénéficiaires, Catherine Schollaert, quarante-six ans et rescapée d’un cancer du sein est l’auteure d’un livre, « Face à l’ennemi invisible », dans lequel elle relate son parcours de guérison. 

Sauvée par le Qi Gong ? « En partie », admet cette professeure de piano qui en 2008, à trente-huit ans a reçu le diagnostic de cancer du sein. Refusant au départ le protocole conventionnel associant chimiothérapie et radiothérapie elle mise tout sur les arts internes qu’elle connait. 

Mais en novembre 2009, de nouveaux examens médicaux confirment : « Le cancer est de nouveau là, mais au grade 3 ». Elle se résout alors au traitement conventionnel, convaincue que sa pratique va la soutenir. Pour mettre toutes les chances de son côté, elle se rapproche du Dr Liu Dong auprès duquel elle entreprend une formation au Qi Gong thérapeutique. 

Cette double approche sera gagnante. Catherine Schollaert répond particulièrement bien au traitement, malgré des effets secondaires lourds et surtout, maintient un niveau d’énergie étonnamment élevé, montrant par exemple une résistance hors norme aux infections hivernales. Aujourd’hui considérée comme guérie, elle s’applique à transmettre le fruit de son expérience…

 

D’anciens malades enseignent le Qi Gong thérapeutique

En Europe comme en Chine, nombreux sont les anciens malades à enseigner différentes formes de Qi Gong, tels Jean-Paul Dutrey qui attribue sa guérison à une pratique assidue. En l’an 2000, atteint d’un cancer métastasé, il subit une ablation chirurgicale du rectum. 

Refusant les traitements lourds et se contentant d’un minimum de médicaments, il choisit la voie de la méditation zen, de la médecine traditionnelle chinoise et du Qi Gong qu’il a découvert de nombreuses années auparavant. 

Quotidiennement, il s’emploie à restaurer l’énergie des reins, mise à mal par la maladie grâce à la posture de l’arbre. Commune à divers arts internes traditionnels chinois, cette posture est couramment pratiquée pour développer l’énergie interne des reins et du ventre. « Cette énergie devient alors le Qi (l’énergie vitale) de guérison. Autrement dit, les défenses naturelles. Par cette posture  mais également par d’autres exercices de Qi Gong spécifiques, j’ai pu restaurer le « vide des reins » causé par les écoulements sanguins de la tumeur et les diarrhées à répétition liées à l’ablation du rectum. 

Auteur lui aussi d’un ouvrage de conseils où il expose le fruit de son expérience, « Le rugissement du tigre face au cancer », Jean-Paul Dutrey est devenu enseignant d’un Qi Gong thérapeutique.

 

De plus en plus recommandé par les centres anticancéreux

Côté science, après avoir fait l’objet en Chine de nombreuses études médicales dans les années 1980, le Qi Gong a commencé à intéresser les chercheurs occidentaux. 

En 2003 une étude du Dr David Spiegel de l’Université de Stanford, concluait que le Qi Gong accroît l'énergie chez 58 % des cancéreux, diminue le stress chez 78 %, la douleur chez 22 % et favorise un meilleur sommeil dans 43 % des cas. 

En mars 2015 dans sa thèse de médecine ayant pour titre « Exercice physique et progression du cancer de la prostate », Jordan Guéridat s’est livré à une revue de la littérature au sujet des effets de l’activité physique en général : 

« Au cours de cette dernière décennie, il a été démontré qu’un exercice physique régulier et bien conduit pouvait diminuer le risque de cancer, son évolution et sa rechute, tout en contrôlant les troubles associés comme la fatigue, la détresse psychologique, la prise de masse grasse, la perte de force musculaire et la qualité de vie ». 

Plusieurs études citées par le thésard attestent en effet qu’une activité physique régulière d’endurance réduit durablement l’inflammation et le stress oxydatif, connu comme facteur favorisant le cancer. 

L’une d’elle démontre même que les cytokines produites par un exercice musculaire inhibent la croissance des cellules cancéreuses lors d’un cancer du sein. 

« L’activité physique aurait également une influence positive sur la réduction de l’IGF1, un facteur de croissance favorable au cancer », conclut Jordan Guéridat. 

Autant de bienfaits partagés par le Qi Gong qui possède comme avantage d’être accessible même aux personnes affaiblies. Du côté hospitalier, l’incitation à la pratique n’est pas systématique mais de plus en plus recommandée par les centres anticancéreux. 

C’est ainsi que l’Institut Gustave Roussy, centre régional de lutte contre le cancer de Villejuif, offre plusieurs cours hebdomadaires d’arts énergétiques orientaux dont le Qi Gong dans son département de soins de support. 

A l’hôpital Georges Pompidou de Paris, un réseau associatif assure des soins oncologiques de support aux personnes malades sur prescription médicale. Au programme on trouve entre autres l’homéopathie, l’acupuncture et le Qi Gong. 

Plusieurs hôpitaux dont l’hôpital de la Pitié Salpétrière à Paris, proposent un enseignement de Qi Gong thérapeutique. Le professeur Yves Baumelou qui y dirige un Centre intégré de médecine chinoise plaide pour « une véritable évaluation de son efficacité, seul moyen de lui conférer toute sa légitimité ».

 

Quatre questions au Dr Yves Réquéna, médecin et enseignant de Qi Gong

Auteur de nombreuses publications et livres grand public sur la médecine traditionnelle chinoise, l’acupuncture et le Qi Gong, Yves Réquéna est enseignant et fondateur de l’Institut Européen de Qi Gong.

 

Que peut-on attendre du Qi Gong face au cancer ?

Tout d’abord, une prévention. Pas seulement contre le cancer mais contre les maladies en général. Si l’on est malade, le Qi Gong apporte une meilleure résistance au stress psychique fatigue et stimuler le système immunitaire. Après traitement, quand les personnes constatent les effets positifs du Qi Gong, cela devient souvent un mode de vie.

 

Une reconnaissance officielle donc ?

En Chine, l’oncologie intégrée est la norme. En cas de cancer, il est habituel de se voir proposer un traitement classique, des remèdes naturels de la pharmacopée chinoise et une pratique de Qi Gong. C’est à mon avis l’approche de l’avenir. En Occident, on assiste à un début d’engouement du monde médical. En Allemagne et en Suisse, le Qi Gong est en cours de validation en milieu hospitalier. En France, depuis cinq ans, cet art a vraiment pris de l’importance. Et dans de nombreuses villes, la Ligue contre le cancer propose des cours aux malades.

 

Comment se repérer parmi les nombreux Qi Gong ?

Il existe en effet 18 000 Qi Gong différents. Certains sont plus adaptés aux personnes âgées, aux enfants, aux sportifs, aux malades, etc. Chaque école a ses méthodes. La forme est différente mais le principe est le même. Un bon enseignant doit savoir interpréter les réactions éventuelles à une pratique intensive et savoir adapter le Qi Gong en fonction de l’état de santé du pratiquant. Il n’incite pas les pratiquants à lâcher les traitements médicaux. Ces conditions réunies, le choix de tel ou tel Qi Gong est secondaire.

 

Comment tirer le meilleur parti du Qi Gong ?

En pratiquant régulièrement et même quotidiennement pendant un minimum d’une demi-heure voire une heure. Ensuite, il faut se choisir un programme et s’y dédier pendant plusieurs mois sans en changer. C’est là que le Qi Gong offrira les plus beaux fruits. Le résultat n’est pas proportionnel à la virtuosité du pratiquant.

 

Pourquoi garder toujours le même programme ?

Répéter le même Qi Gong crée un frayage dans le cerveau et ouvre des routes énergétiques permettant la mise en circulation du Qi (l’énergie vitale) dans le corps. Répéter pendant au moins six mois les mêmes mouvements peut avoir des effets spectaculaires.


 

3 livres avec DVD pour s’initier

- A la découverte du Qi Gong, par Yves Réquéna, Guy Trédaniel 2008. Livre d’initiation incluant la posture de l’arbre et différents mouvements et respirations.25,25 €.

- Qi Gong des 12 méridiens, par Yves Réquéna, Guy Trédaniel 2013. Plus « physique » que les autres, ce Qi Gong améliore la souplesse et équilibre l’énergie des méridiens. 24,90 €.

- Face à l’ennemi invisible : Témoignage d’Hsia Kay Lin, alias Catherine Schollaert, publié à compte d’auteur avec un DVD expliquant ses pratiques. 23 €. Contacter l’auteur : catherine.schollaert@gmail.com

La position embrasser l’arbre 

• En position debout, pieds écartés légèrement de manière à être confortable, bassin relâché, calmez votre respiration et prenez conscience de votre corps.

• Fléchissez les genoux de façon à amener la rotule dans l’axe vertical des orteils.

• Monter les bras à hauteur de la poitrine, paumes dirigées vers vous

• Vos bras forment un cercle avec les paumes en face de votre poitrine.

• Vous devez avoir un axe vertical du corps parfait. La colonne vertébrale doit être droite. N’hésitez pas à vous mettre de profil à l'aide d'un un miroir pour pouvoir vérifier.

• Enracinez-vous en laissant tomber votre poids. 70% de votre poids doit se situer sous votre bassin. Avec la puissance de votre esprit, imaginez des racines plonger dans le sol à partir de vos pieds, solidement ancrés. Ces racines plongent le plus profond que vous autorise votre imagination.

• Concentrez-vous sur l’idée d’avoir une grosse boule d’énergie au creux des bras et une petite entre les mains.

• Tout le haut du corps est détendu et votre langue touche le haut du palais.

• Tenir la position pendant 10 minutes si possible puis, rapprocher le pied gauche du pied droit et ramener vos mains vers votre plexus solaire en imaginant ramasser l’énergie accumulée, main gauche en premier, l’autre par dessus pour les hommes. L’inverse pour les femmes.

 


Emmanuel Duquoc
Alternatif Bien-Etre - Novembre 2015


 

Références :

The Cancer Supportive Care Program (CSCP) at Stanford's Center for Integrative Medicine : Program Development and Evaluation. D. Spiegel, MD et coll., Abstract for the 39th American Society of Clinical Oncology, 31 mai – 3 juin 2003, Chicago, IL (É.U.).

O.C. Simonton et al., Getting Well Again (Los Angeles: J. P Tarcher, 1978). 8. Wang Chong-xing et al. in First World Conference for Academic Exchange of Medical Qi Gong, 1988, 85.

Lee MS, Chen KW Sancier KM, Ernst E. Qigong for cancer treatment: a systematic review of controlled clinical trials. Acta Oncol. 2007;46:717-722.

Lee TI, Chen HH, Yeh ML. Effects of chan-chuang qigong on improving symptom and psychological distress in chemotherapy patients. Am J Chin Med. 2006;34:37-46.

Oh B, Butow P, Mullan B, Hale A, Lee MS, Guo X, Clarke S.A Critical Review of the Effects of Medical Qigong on Quality of Life, Immune Function, and Survival in Cancer Patients. Integr Cancer Ther. 2011 Jun 28. [Epub ahead of print]    

Yan X, Shen H, Jiang H, Hu D, Zhang C, Wang J, Wu X. External Qi of Yan Xin Qigong Induces apoptosis and inhibits migration and invasion of estrogen-independent breast cancer cells through suppression of Akt/NF-kB signaling. Cell Physiol Biochem. 2010;25(2-3):26370. Epub 2010 Jan 12.  

Oh B, Butow P, Mullan B, Clarke S, Beale P, Pavlakis N, Kothe E, Lam L, Rosenthal D. Impact of medical Qigong on quality of life, fatigue, mood and inflammation in cancer patients: a randomized controlled trial. Ann Oncol. 2010 Mar;21(3):608-14. Epub 2009 Oct 30.  

Oh B, Butow P, Mullan B, Clarke S. Medical Qigong for cancer patients: pilot study of impact on quality of life, side effects of treatment and inflammation. Am J Chin Med. 2008;36(3):459-72.

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